Critique LE PASSE

Une banlieue parisienne, une femme, deux hommes, trois enfants … et un bouleversement familial. C’est autour de cette « famille » que s’est crée le film très attendu du Festival de Cannes, réalisé par l’iranien Asghar Farhadi (Une Séparation), au titre très évocateur : Le Passé

Synopsis : C’est lorsqu’Ahmad (Ali Mosaffa) fait le voyage de Téhéran à Paris pour finaliser son divorce avec Marie (Bérénice Bejot) qu’il se rend compte de tout ce qu’il a manqué durant son absence. Marie à un nouvel amant, Samir (Tahar Rahim), mais entretien des relations très difficiles avec sa fille Lucie. Ahmad prolonge son séjour en France et revient se confronter à son passé.

Est-il possible d’oublier le passé ? La est la grande question du film. Rien que l’affiche officielle est évocatrice. Une femme, entre deux hommes, qui regarde son ex-mari comme si elle attendait quelque chose de lui. Mais avant tout, c’est l’expression des sentiments qui dominent tout au long du film, sans jamais tomber dans la lourdeur. On doute, on s’inquiète, on est surpris … Le réalisateur nous fait nous mettre à la place des personnages, et nous questionne sans cesse sur la façon d’exprimer nos sentiments, sommes nous trop incertains, trop hésitant ?

Asghar filme avec simplicité le silence qui règne entre les acteurs et qui trahie un sentiment de gêne, d’incompréhension. Enfin, la fabuleuse Bérénice Bejo, nous livre des scènes de folie, de crises de nerfs qui viennent ponctuer admirablement les deux heures du film. Mais le plus important, avant tout c’est que les acteurs sont convaincants, oui, on y croit, ce qui est rare au cinéma !
Une nomination méritée, un prix de meilleure interprétation féminine, et une belle leçon de vie.